Engrais verts ou terre à nue pendant l'hiver?

[cecece]

Bonjour,
Je pense que la terre de mon potager est argileuse, parce que en temps sec, elle devient dur comme du béton et quand elle est mouillé, elle colle beaucoup aux chaussures. Et comme je suis novece, je m'y perds un peu dans toute mes lectures...

Cette semaine, nous avons récolté les pommes de terre, et j'ai ensuite semé un mélange Phacélie, moutarde blanche et seigle (c'est ce que j'avais sous la main. Je n'ai pas trouve de vesce).

Alors à l'automne, je fais quoi?
Est-ce que je fauche l'engrais verts, je passe la grelinette et je laisse le gèle éclater les mottes cet hiver?
Est-ce que je laisse l'engrais vert en place, et j'attends le printemps?

Merci d'avance

[oh la la]

Ce mélange, je ne sais pas. Je laisserais le gel détruire les plantes et les laisserais sur place pour protéger le sol. J'ignore si le seigle gèle, mais même s'il reste vous pourrez le détruire l'année prochaine si vous voulez.

[renepontadit]

Bonjour.
Je vais répondre, pour ce que je sais :

-- "Est-ce que je fauche l'engrais verts, je passe la grelinette et je laisse le gel éclater les mottes cet hiver? "
Et alors, çà sert à quoi, l'engrais vert ?
Il sert principalement à couvrir et à travailler le sol entre 2 cultures.

-- "Est-ce que je laisse l'engrais vert en place, et j'attends le printemps?"
C'est ce qu'on fait généralement.

-- "Je laisserais le gel détruire les plantes et les laisserais sur place pour protéger le sol. "
Pourquoi faire simple quand on peut tout compliquer ?

-- "J'ignore si le seigle gèle" Non, il ne gèle pas, Oh la la !

cecece, je te conseille de le laisser monter et de le couper au stade épiaison.
Il continuera alors son utilité comme paillis.
Du reste, je te conseille de lire les nombreux posts sur le sujet et les techniques sans travail du sol..
René.

[cecece]

Merci pour vos réponse. J'ai lu les nombreux post sur le sujet . J'ai également lu le livre "une bonne terre pour un beau jardin".
Cependant, d'une part je lis qu'en semant des engrais vert à croissance rapide, les racines vont "améliorer" la structure de la terre, et d'autre part je cite "Il est loisible de démarrer en novembre le béchage des terres argileuses qui mises en mottes, se déferont sont l'action des gelées hivernales".

Ce qui me fais hésiter, aussi, à l'aisser les plantes sur place comme tu me le conseille René, c'est que, l'année dernière nous n'avont pas bécher en automne, juste passer le motoculteur au primtemps (bon c'était avant d'en savoir un peu plus sur les techniques sans travail du sol ) et notre terre était une vrai catastrophe. .

Est-ce que tout le monde pense comme René et Oh la la ? si oui, je suivrai vos conseille.

[renepontadit]

Cecece, bonjour.
Tu devrais contacter "Le Cerbère", Franck expérimente et donne des cours de jardinage bio avec différentes méthodes. Il tranchera.
René.

[cecece]

Ah oui bonne idée. Mais comment je fais pour le contacter? Est-ce que c'est dans la partie "CONTACT" du site ?

[renepontadit]

Tu vas sur ce post :
les-potagers-bio-potagiste-2013-t160416 ... l#p2501958
et tu cliques sur "pm" (envoyer un message privé). Mais il est sans doute en plein dans les travaus de récolte, ces temps-ci.
René.

[cecece]

D'accord. Merci

[GRANGE]

Ma modeste contribution :

Je suis loin d'être une spécialiste, aussi je ne fais ici que parler de mon expérience. J'ai une terre très argileuse, terre à vigne (je suis dans le vignoble jurassien).

J'ai tenté différentes méthodes en espérant améliorer la structure de mon sol, par ailleurs très fertile.

La couverture de feuilles mortes pendant l'hiver : fiasco total. Au printemps, rien n'était décomposé, le sol en-dessous de la couverture de feuilles était gorgé d'eau et a mis un temps fou à se réchauffer. Récoltes minables.

Couverture de déchets verts : à peine mieux que la couverture de feuilles mortes. Rien n'est décomposé et le sol reste détrempé en-dessous.

Engrais verts (moutarde, seigle) : la moutarde n'a absolument pas amélioré la structure du sol. Quant au seigle, il a rendu le sol encore plus "béton" qu'avant. Je ne pouvais même pas entrer la fourche bêche tellement il était dur. La terre était colmatée autour des racines. J'ai pesté ! Un vieil agriculteur m'a dit qu'il semait le seigle au printemps et le fauchait à l'automne, et au printemps suivant, sa terre était impeccable. C'est bien, mais ça veut dire que cette parcelle reste inutilisable pendant une saison. Donc il faut de la place.

Un autre agriculteur du coin m'a conseillé de bêcher à l'automne en enfouissant du fumier de cheval et de laisser le gel émietter les mottes. D'ailleurs, c'est ce que tout le monde fait ici. Pour cette année, je vais suivre son conseil, et je verrai.

Comme dit plus haut, ceci n'est que le reflet de mon expérience. Je n'ai pas d'explication, n'étant pas du tout spécialiste. Je ne fais que constater. Et comme beaucoup de facteurs entrent en jeu, ce qui se passe chez moi ne se passera pas obligatoirement ailleurs de la même façon.

[renepontadit]

Il faut aussi savoir si c'est du silico-argileux, qui est acide, auquel cas il faut chauler, ou argio-calcaire, ce qui est encore mieux pour les cultures.

Grange, ton terrain, c'est une ancienne vigne ? Si c'est çà, il se peut que les résidus de cuivre ont stérilisé le sol, ce qui expliquerait le manque de vie. Il est d'usage, après l'arrachage d'une vigne, de faire une luzerne qui pompe les excès de cuivre. Mais la luzerne dure plusieurs années, c'est l'inconvénient. Il faut la laisser au moins 3 ans.
René.

[GRANGE]

Oui, René, c'est une ancienne vigne, mais ça fait 34 ans que mes parents se sont installés ici. Alors depuis le temps ...

Mon père faisait passer le motoculteur chaque printemps, j'ai fait de même par la suite, et on avait toujours de belles récoltes. Le seul problème était cette terre hyper collante ou béton selon qu'on avait la pluie ou le soleil.

Il y a 3 ans, j'ai voulu adopter des méthodes moins agressives, j'ai couvert, j'ai tenté les engrais verts, et j'ai été très déçue : pas de changement dans la structure du sol et des récoltes misérables. Je ne pouvais même pas tracer un sillon tellement mon sol était compacté.

Cette année, au printemps, j'ai fait bêcher, mais c'était tellement collant et en paquets qu'il a fallu ensuite passer le motoculteur, sinon, je ne pouvais ni planter ni semer.

De toutes façons, je ne peux plus jardiner comme je le voudrais. J'ai des problèmes de dos qui se sont aggravés cette année, et je ne peux plus faire les gestes courants du jardinage, comme désherber, biner, sarcler. En gros, je ne peux plus me pencher en avant, ce qui limite considérablement mon champ d'action. Je me suis donc contentée de semer ou planter, et ensuite, ça s'est débrouillé comme ça a voulu. Finalement, j'ai de belles récoltes cette année, malgré le peu de travail fourni et la météo défavorable en début de saison.

A l'automne, je vais donc faire bêcher en incorporant du fumier de cheval et laisser le gel émietter les mottes. J'ai fait en sorte d'avoir plus de compost que les autres années. Je ne peux pas le retourner, mais je pense qu'il sera utilisable au printemps prochain. Après, on verra le résultat ...Je vous dirai l'année prochaine.

[renepontadit]

Bonjour, Grange, tu m'inquiètes avec ton dos.
Pour ma part, j'ai souffert du dos pendant au moins 25 ans (vertèbres, suite à chocs). J'ai vu 36 médecins dont 2 homéopathes (comme javais été soigné par homéopathie depuis l'âge de 6 ans avec succès).
Finalement, j'ai renoncé, et un jour j'ai rencontré sur le marché un naturopathe (sans l'avoir consulté, je discutais avec des clients). Il m'a conseillé d'arrêter de manger des produits laitiers, fromage en particulier. Je n'en ai pas tenu compte, le prenant pour un farfelu.
Mais 2 ou 3 ans plus tard, j'ai décidé d'essayer, j'ai éliminé le fromage, et progressivement, çà s'est amélioré, de moins en moins mal, et je digérais de mieux en mieux. Et j'ai continué l'essai jusqu'à maintenant, je n'ai pratiquement plus mal, c'est vraiment une autre vie.
J'en veux aux médecins qui ne m'ont pas soigné, en oubliant de me dire l'essentiel. "que l'alimentation soit ta première médecine" serment que tous les médecins sont sensés adopter dans leur pratique, avec le "d'abord, ne pas nuire".
Grange, çà a réussi pour moi, ce n'est peut-être pas valable dans ton cas, mais c'est une base de réflexion.
Bisous. René.

[GRANGE]

René, c'est bien beau de ne pas manger de produits laitiers, mais j'ai eu une fracture de vertèbre en 2004 suite à de l'ostéoporose. Alors il me semble que l'apport de calcium associé à la vitamine D reste la solution.

Je ne suis pas fan de produits laitiers, j'ai même franchement horreur du lait et je n'en consomme absolument jamais. Déjà étant petite, je n'en voulais pas. JE m'en tiens au fromage, yaourts et autres fromages blancs, en quantité raisonnable, parce que je n'en raffole pas non plus. Mais je doute fort que les supprimer totalement arrange la chose. C'est quand même la principale source de calcium, et c'est justement ce qui me manque.

De toutes façons, ce qui est abîmé ne se réparera pas, on peut juste éviter que ça s'aggrave. Et chaque année, je me demande si je vais pouvoir continuer à jardiner. Mais finalement, j'arrive à me débrouiller : je désherbe en me mettant à genoux, je cueille en marquant des pauses, de temps en temps je m'assieds par terre, et puis je redémarre jusqu'au prochain arrêt. Ce n'est pas pire que le repassage, la vaisselle ou l'aspirateur. Et pour les vendanges, pas la peine de compter sur moi.

[renepontadit]

C'est un article de Jean-Marc Dupuis extrait de sa lettre d'information "Santé Nature Innovation" à laquelle je suis abonné gratuitement.

Les pays qui consomment le plus de lait ont le plus de fractures
En 2002, l’Organisation Mondiale de la Santé reconnait elle-même un « paradoxe du calcium ». Les pays qui consomment le plus de produits laitiers au monde (les pays scandinaves) ont les os les plus lourds, sont les plus grands, et ont le plus de fractures du col du fémur.

A l’inverse, les populations d’Afrique et certaines d’Asie qui consomment le moins de produits laitiers affichent une santé osseuse parfaite, avec des taux de fracture les plus bas qui soient. Ce n’est pas une coïncidence.

NB : à ce stade, votre interlocuteur pourrait vous rétorquer que ces résultats s'expliquent par le manque de vitamine D dans les pays scandinaves, lié au manque d'ensoleillement.

Il est vrai que la vitamine D est essentielle dans la fixation du calcium par nos os. Les scandinaves ont certes moins de vitamine D que les autres populations de la planète des contrées plus ensoleillées.

Pourtant, les Australiens qui profitent d’un ensoleillement très fort toute l’année ont les MEMES taux de fracture que nos amis scandinaves. Le soleil n’explique rien, la consommation des laitages oui.

Aucune étude n'a démontré que le lait protège des fractures
Il n’existe aujourd’hui aucune preuve que la consommation de produits laitiers protège vos os au cours de votre vie des risques de fractures.

25 millions de nourrissons américains élevés strictement sans lait de vache (mais avec des substituts au soja) ont affiché une croissance NORMALE et aucun problème de malnutrition.

Cerise sur le gâteau, la consommation de produits laitiers et la fréquence des fractures du col du fémur ont été relevées chez plus de 150.000 femmes ménopausées. Celles qui ont consommé le plus de produits laitiers dans leur vie (surtout pendant l’enfance et l’adolescence) n’ont pas moins de fracture que les femmes qui en ont consommé le moins.

Le lait contribue à acidifier l'organisme, ce qui fragilise les os
Il est maintenant prouvé que notre surconsommation de protéines animales et de sel acidifient notre organisme qui compense en récupérant des « tampons » un peu partout dans notre corps.

Lequel est le plus utilisé ? Des citrates de calcium, celui de notre squelette ! Oui, trop de sel, trop de viande, dégrade votre squelette. Comble de l’ironie, les produits laitiers font dramatiquement chuter les concentrations de vitamine D, cette même molécule qui nous aide à fixer le calcium !

Cet article est directement adapté de l'excellent article de Jérémy Anso que vous pouvez lire sur son blog :
http://www.dur-a-avaler.com/10-minutes- ... s-laitiers

Depuis que j'ai abandonné le fromage et autres produits laitiers, je ne souffre d'aucune ostéosporose. Je trouve le calcium dont j'ai besoin suffisamment dans les légumes, et je complète par 10 gouttes journalières de vitamine D3 naturelle l'hiver. (depuis l'automne dernier)
René.

[cecece]

Bonjour,

Merci grange pour ta réponse.

Je vous donne la réponse du Cerbere :
"en terre difficiles, il est souvent préférable de travailler encore le sol la ou les premières années (selon le sol et les erreurs que l'on va faire).
on profite de ce travail pour amender fortement le sol en compost ( de qualité) et autre amendement si nécessaire (calcium, soufre, ect...)
ensuite, le couvert permanent du sol avec des engrais vert ou du paillis suffit à donner et conserver un sol relativement souple et vivant. le bêchage est alors totalement inutile et fait plus de mal que de bien.
la pratique du bêchage à grosse motte avant les gelées ne tien pas compte des "nouvelles" connaissances du sol, sinon, elle ne serai plus pratiquer.
un bêchage d'automne avec apport de compost ensuite puis semis d'engrais vert pour l'hiver donnera toujours un meilleur résultat. fauchage en fin d'hiver ou début de printemps, puis semis ou plantation direct sans reprise du sol ou presque. si le sol n'est pas beau à ce moment, c'est qu'il a besoin d'être fortement amender et respecter avant qu'il devienne plus généreux.
bon potager 2014"

J'ai mis en gras les infos que je vais donc mettre en pratique, ce qui rejoint ton conseil Grange. Je vais essayer d'y amener du fumier de cheval aussi. Par contre pour les amendements (calcium, souffre...), je n'y connais rien, et je n'ai pas fait analyser mon sol.

Voili, voilou, ya plus qu'à !!

[GRANGE]

Salut cecece,

Je ne sais pas dans quelle région tu te trouves exactement (le centre, c'est grand ! ). Le problème que j'ai rencontré avec les engrais verts chez moi (région froide) est qu'ils fleurissent trop tard en saison et qu'au printemps, quand j'ai besoin de la place, ils m'embarrassent. Il faudrait les semer plus tôt, mais alors, le terrain est occupé.
J'ai essayé deux années de suite, mais je n'ai pas su gérer, et j'ai renoncé.

Bon courage et donne nous des nouvelles.