Daucus carota - Carotte sauvage

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Daucus carota (La carotte sauvage) (Famille des Apiaceae )

• Ses autres noms : Faux chervis, Gironille, Pastenade et Moulette

Habitat :
La carotte sauvage est une plante de lumière, préférant les sols secs et un peu argileux, plutôt riches en nutriments.
On rencontre la carotte sauvage dans les lieux habités, les jardins, les décharges, les friches et les bords de chemins.
On la trouve aussi dans les prairies rocailleuses, en sols rocheux et sableux, au bord des rivages en Méditerranée.

Description
Notons déjà que c'est une plante de la famille des Apiacées, nom qui a remplacé l'ancienne famille des Ombellifères que l'on connaissait mieux. . Le mot "daucus", quant à lui, viendrait de daukos, nom donné par les grecs qui signifie "j'échauffe", dû à ses propriétés médicinales.
La carotte est une grande plante herbacée bisannuelle de 30 à 70 cm de haut.



lien photo : Wikipedia

La carotte est une espèce très diversifiée dont on compte 12 sous-espèces, dont la carotte cultivée (ssp. sativus) qui ressemble à la sous-espèce sauvage (ssp. carota).
La racine est pivotante blanche ou violacée (à odeur de poire William), de taille très modeste (par rapport à la carotte cultivée) et plus ou moins allongée.

Les tiges sont très dressées et ramifiées, pleines avec une consistance plutôt coriace, à section ronde avec une surface striée et poilue.



lien photo gauche : de Ariel Palmon sur Wikimédia-commons

Les feuilles sont profondément divisées et couvertes de poils, alternes, munies d’un pétiole avec une base embrassante mais ne formant pas d'oreillette. Le limbe ovale est à 2 ou 3 folioles qui ont des lobes linéaires, vert gris et duveteux.

Les fleurs blanches, de petite taille, sont regroupées en ombelles "doubles" (***), formant une inflorescence caractéristique de la famille. Ces ombelles incurvées vers le sommet sont souvent visitées par des insectes.




(***) Les ombelles sont "doubles" par 20 à 40 rayons primaires entourés de folioles ramifiées et de rayons secondaires eux-mêmes entourés de folioles simples ou ramifiées.
La fleur centrale, relativement plus grande, est rouge pourpre (stérile), ce qui distingue les ombelles de carottes au premier coup d'œil.
Les fleurs extérieures ont des pétales inégaux, ceux situés vers l'extérieur étant relativement plus grands pour attirer les insectes pollinisateurs.
La fleur est dépourvue de sépales et vous aurez surement remarqué que l'inflorescence se ferme en cas de forte humidité de l'air, ce qui distingue les carottes des autres ombellifères.


Photos 3: fleurs pourpres du centre et 4: ombelle refermée avec akènes: Wikimedia commons-4 par Hajotthu

La floraison a lieu de mai à octobre et produit des fruits (diakènes) qui portent des côtes munies d'aiguillons aidant largement à leur dissémination par les animaux.
Le double akène :

( photo Lionel Roux )

Confusion de détermination :

La principale confusion peut se faire avec la Petite Ciguë ou Ciguë des jardins (Aethusa cynapium), plante herbacée annuelle de la même famille des Apiacées et très dangereuse par sa toxicité.
La plante contient dans toutes ses parties (feuilles, fleurs et fruits) des alcaloïdes extrêmement toxiques, dont la conine.
Le risque de confusion avec le persil, la carotte, le cerfeuil est réel mais l'odeur fétide de la plante est une alerte qui devrait éviter la méprise.
Un post existe sur le site ICI en page 1.


lien photo : la petite cigüe de Neira sur Ipernity

Une autre confusion peut avoir lieu avec l’oenanthe safranée (Oenanthe crocata), plante herbacée vivace, à odeur de persil, qui peut atteindre 1,5 m en été.
Cette plante est très répandue dans l’Ouest de la France (Pimpin ou Pensacre), fleurit en juin-juillet, avec des petites fleurs blanches organisées en ombelle, comme la carotte sauvage.

Toute la plante est toxique mais surtout par sa racine (confondue parfois avec des navets) qui contient des alcools acéthyléniques (oenanthétoxine, oenanthetol et oenanthétone) et provoque chaque année des accidents parfois graves, surtout chez les animaux qui ont consommé les tubercules qu'on voit nommés « navet du diable », c'est tout dire


lien photo : l'oenanthe safranée sur Wikipedia

Utilisations en phytothérapie :
Notre carotte "rouge" a été, et est encore, très utilisée en phytothérapie.
C'est un excellent régulateur des fonctions intestinales, possédant des propriétés antiputrides, cholagogues, dépuratives, expectorantes et vermifuges. Elle est riche en vitamines et en carotène et renforce l'action du foie.

On préconisait la carotte pour soulager "la gueule de bois", les feuilles et les graines pour atténuer les flatulences et soigner les troubles digestifs.
Et puis, tout le monde le sait : ça rend les gens aimables, rend nos "cuisses roses" et donne une joli teint à nos bébés.

Qu'en est-il de la carotte sauvage ... nous n'avons pas trouvé grand chose "sur la toile".
Aussi, il est temps de faire un peu de "systématique végétale" :

• Si vous cherchez "daucus carota" vous allez voir des abréviations bizarroïdes comme : subspecies ou : subsp. / ssp. / var.
  Ces abréviations signifient toutes : "sous-espèce" ...
  ... comme "Daucus carota subsp. carota" qui est la bonne écriture pour la carotte variété "sauvage".
  Pour notre carotte cultivée, ce sera "Daucus carota subsp. sativus" ...
  ... et pour la carotte à gomme : "Daucus carota subsp. gummifer"

Attention donc au détail de l'écriture pour vos recherches sur la carotte, ses propriétés et ses utilisations.

A la cuisine
La carotte sauvage entre dans de rares préparations originales, d'amoureux d'un certain exotisme, comme le vinaigre à la carotte sauvage (1 mois de macération des graines dans du vinaigre blanc) ou une volaille farcie aux fleurs avant de la mettre au four.

Réalisation : Aygues31